Il est assez fréquent que les survivants d'abus sexuels subissent des flashbacks et des souvenirs soudains et intenses de leur abus, même après de nombreuses années écoulées depuis le moment où l'abus a eu lieu. Cela est dû au fait que le traumatisme de l'abus continue d'avoir un impact sur le cerveau,² même lorsque l'abus lui-même ne fait plus partie de la vie du survivant. Il le fait en maintenant le système limbique, la partie du cerveau qui cherche à éviter la douleur et à trouver un soulagement, dans un état d'hypervigilance. Cette hypervigilance s'est d'abord manifestée pendant l'abus subi dans l'enfance, lorsque le système limbique luttait pour assurer la sécurité du survivant et pour traiter ce qui se passait.

Depuis lors, le système limbique - pour de nombreux survivants - reste sur les nerfs, toujours en alerte pour tout signe de danger. Et lorsqu'il associe un détail du présent à un souvenir traumatique, le système limbique peut être déclenché en mode lutte, fuite ou paralysie. Dans ces moments de détresse extrême, le souvenir peut devenir si vif que le système limbique associe les sensations du passé - telles que la vue, le son et l'odeur - aux sensations du présent. Et le lobe frontal, la partie analytique du cerveau, s'efforce de rattraper le retard et de communiquer la séparation entre le passé et le présent. Le résultat final peut dégénérer en un flashback, où les aspects d'un souvenir traumatique peuvent sembler se dérouler en temps réel. 

En raison de la nature bouleversante des flashbacks, les survivants peuvent vivre dans un état d'anxiété élevé, se demandant quand le prochain flashback pourrait se produire. Ils peuvent éviter des lieux, des événements ou des situations par crainte qu'un autre flashback ne se produise. Bien qu'établir des limites soit un élément important de la gestion des effets du traumatisme, des symptômes pénibles comme les flashbacks peuvent parfois empêcher les survivants de vivre la vie qu'ils souhaitent vraiment avoir.