Voilà qui je suis, et plus celle que j’étais.

Voilà qui je suis. Je ne suis plus celle que j’étais.

On dit que le premier pas vers la guérison est le plus difficile. Le mien a commencé par un défi, une chanson et une vidéo. Une vidéo racontant mon histoire pour la première fois afin que quelqu’un d’autre puisse participer à la retraite de Saprea, ce que je ne pensais pas mériter. Une vidéo que je pensais que seules quelques personnes verraient. Je n’aurais jamais pu prévoir l’ampleur de l’onde de choc ni la distance qu’elle allait parcourir.

Six mois plus tard, j’ai décidé que j’avais ignoré ma vocation d’aider les gens pendant toute ma vie. Mais je savais que je ne pourrais pas aider les autres tant que je n’aurais pas affronté les ténèbres qui résidaient en moi, issues du passé que j’avais consacré ma vie à fuir. Je savais que le seul endroit où je pouvais commencer cette partie de mon voyage était l’endroit même qui m’avait mis au défi de faire une vidéo¬-Saprea.

Ce que j’ai découvert là-bas ne peut pas être décrit avec des mots. Lorsque vous avez passé toute une vie à vivre avec les ténèbres en vous et qu’elles vous lâchent enfin, vous ressentez une liberté comme vous n’en avez jamais connue. C’est ce que j’ai trouvé là-bas. Je n’avais jamais été la petite fille qui dansait sous la pluie. Il ne s’agissait pas de me souvenir de quelqu’un que j ‘avais été. Il s’agissait de devenir cette personne.

C’est à la retraite Saprea que j’ai trouvé la partie de moi qui m’avait toujours manqué. J’ai tissé des liens que la distance ne peut briser. J’ai réappris à faire confiance. J’ai acquis de nouvelles habitudes et compétences qui me permettront d’aller de l’avant et d’être une lueur d’espoir pour les autres.

Aujourd’hui, mon histoire m’appartient. Je ne souhaite à personne ce qui m’est arrivé et je continuerai à sensibiliser le public pour lutter contre cette horrible réalité, mais c’est mon histoire. Elle est ce que je suis. Elle a fait de moi ce que je suis. Quelqu’un d’autre a peut-être écrit le premier chapitre de mon histoire, mais c’est la mienne et c’est moi qui décide de sa fin. Lors de la retraite de Saprea, j’ai réalisé pour la première fois que j’aimais bien ce Moi.

-Melissa, survivante