Le puits asséché dans lequel j’étais coincée

Saprea m’a permis de regarder le puits asséché dans lequel j’étais coincé et de ne jamais y retourner.

Mes parents ont divorcé lorsque j’avais 6 ans, ce qui a provoqué des tensions dans ma vie. Non pas que le divorce ait été horrible, mais comme le diraient la plupart des enfants de parents divorcés, j’avais l’impression que ma famille était déchirée. Je me sentais seule jusqu’à ce que mon entraîneur de tennis fasse partie de ma deuxième famille.

Lorsqu’il a été engagé pour travailler au centre de tennis appartenant à ma mère, je suis devenue plus proche de lui que des autres employés. Il était le seul qui me faisait sentir qu’il voulait vraiment être mon mentor, une personne dont chaque enfant a besoin et qu’il apprécie dans sa vie. Il a commencé à utiliser ce mentorat comme un outil de manipulation pour profiter de moi mentalement et physiquement – en me disant comment m’habiller, en commentant mon apparence et en abusant physiquement de moi pendant trois ans.

La première fois qu’il a dépassé les bornes, j’ai eu l’impression qu’il m’avait emmenée vers un puits asséché et qu’il m’y avait poussée – une jeune fille de 15 ans toute seule, sans aucun moyen d’échapper à cette partie de sa vie, sans personne pour l’aider, et sans aucune fin en vue. Je ne comprenais pas comment quelqu’un d’aussi important pour moi pouvait me faire ressentir cela physiquement et mentalement.

Après l’université, j’étais prête à repartir à zéro dans une école supérieure, à 500 miles de là. En 2020, lorsque j’ai été obligée de rentrer chez moi à cause de COVID, j’ai commencé à travailler dans le centre de tennis de ma mère, ce qui avait été le travail de mes rêves depuis toujours. Bien que j’aie été ravie de commencer à travailler, je me sentais anxieuse à l’idée d’être à nouveau constamment en présence de mon entraîneur de tennis. Je craignais de retomber dans le piège de l’ami qui me soutenait, juste pour qu’il puisse à nouveau profiter de moi. Le 8 novembre 2021, l’un de mes pires cauchemars s’est produit. Je suis retombée dans son piège. J’étais à nouveau cette petite fille.

Ma mère a été la première personne à qui j’ai révélé ce que mon entraîneur de tennis m’avait fait subir en tant qu’enfant – son enfant – pendant les 12 dernières années. J’étais à nouveau au fond du puits asséché, mais cette fois-ci, j’avais l’impression que tous les regards étaient tournés vers le haut. Ma famille et mes amis ont appris pour la première fois ce qui m’était arrivé lorsque j’étais enfant et qui était réellement mon entraîneur de tennis.

Après avoir traversé le système judiciaire et prononcé un discours lors de sa condamnation, je pensais être « guérie », mais je m’étais déjà inscrite pour participer à la retraite Saprea deux semaines plus tard, et je devais donc y aller. Je n’avais aucune attente, si ce n’est que je pensais que tout se passerait bien après ce que je venais de vivre. J’avais tort sur bien des points.

La retraite Saprea ne m’a pas seulement montré que je n’étais pas encore « guérie », mais que je pouvais vraiment guérir. J’ai acquis un sens de la communauté, que je n’avais pas chez moi, même après que mon secret ait été révélé au public. J’ai pu nouer des relations avec huit femmes différentes et incroyablement fortes, ce que je n’aurais jamais pu imaginer. Bien que la retraite ait été mentalement épuisante, elle a été l’expérience la plus marquante de ma vie. Elle a véritablement marqué un tournant dans mon processus de guérison, dont je ne savais même pas que j’avais besoin. Je suis chaque jour reconnaissante pour le soutien, le sens de la communauté et l’espoir que j’ai acquis en participant à la retraite Saprea. Saprea m’a permis de regarder le puits asséché dans lequel j’étais coincée et de ne plus jamais y retourner.