Je l’ai gardé caché aux yeux du monde

Je me suis rendue à la retraite Saprea sans avoir jamais vraiment parlé des abus que j’avais subis. J’avais tout gardé pour moi et je m’étais cachée du monde. Je pensais que ces abus ne m’avaient jamais affectée ou que je m’en étais « remise ». Le premier jour de la thérapie de groupe hors site, l’une des femmes de mon groupe a commencé à parler de la honte. Un déclic s’est produit dans ma tête et j’ai tout laissé sortir. Toutes les années de colère, de tristesse, de honte et de culpabilité refoulées sont sorties de moi comme un lion. Pour la première fois, j’ai reconnu ma douleur et je ne me suis pas retenue. C’était mon moment de reconnaissance et je l’ai revendiqué.

Après la retraite, je suis rentrée chez moi comme une nouvelle personne. J’avais enfin reconnu toutes les parties de moi-même. J’étais enfin libérée de tous les secrets et mensonges. Je savais enfin qui j’étais et où j’allais. J’étais enfin une survivante.

-Erica, survivante