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HISTOIRES DE SURVIVANTES

J’ai appris à trouver ma paix

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Toute ma vie, je me suis sentie différente, comme si je n’étais pas à ma place. Comme si je n’étais jamais capable de m’attacher complètement à quelqu’un. Je me suis toujours sentie seule et mal aimée. Enfant, j’ai été victime d’abus mentaux, physiques et sexuels de la part d’un membre de ma famille entre 9 et 17 ans. Je n’en ai parlé à personne, jusqu’à ce que j’aie une vingtaine d’années. J’avais l’impression d’être toujours en difficulté dans la vie. Comme si rien de ce que je faisais n’était assez bien. Je n’arrivais jamais à mettre le doigt sur ce qui n’allait pas chez moi. J’ai souvent pensé au suicide. J’ai pensé à la vengeance. J’ai pensé à m’enfuir. J’ai pensé à beaucoup de choses, mais je n’ai jamais rien fait.

Un jour, j’ai entendu parler de la retraite Saprea en lisant des commentaires dans un groupe de soutien Facebook pour les survivants d’abus sexuels subis dans l’enfance. Je me suis renseignée et je suis retournée sur le site de Saprea pendant des jours. Finalement, j’ai pris la décicion de faire quelque chose et j’ai rempli le formulaire d’inscription. Remplir ce formulaire a été une expérience unique. J’ai pleuré et j’ai été submergée par l’émotion en le remplissant. J’ai eu peur. Pour une fois, je savais ce dont j’avais besoin et ce que je voulais et j’avais tellement peur qu’ils me refusent. Mais ce n’est pas ce qui c’est passé.

La préparation à la retraite a été une véritable montagne russe émotionnelle. Un jour, j’étais enthousiaste, le lendemain, je n’étais plus sûre de vouloir y aller. Et pourtant, j’y suis allée ! Ce jour d’octobre a été le premier jour du reste de ma vie. C’est le jour où j’ai participé à une retraite. C’est le jour où j’ai rencontré les personnes les plus extraordinaires de ma vie. C’est le premier jour où j’ai senti que j’avais ma place quelque part. Je me suis sentie aimée. Je me suis sentie écoutée. Je me suis sentie comprise. Et surtout, j’ai ressenti de l’espoir. J’ai enfin commencé à ressentir que je pouvais vivre cette vie et qu’elle avait un sens. J’ai appris à trouver la paix.

L’une de mes thérapeutes à la retraite m’a aidée à trouver le meilleur cadeau dont je ne savais pas que j’avais besoin. Elle m’a appris à méditer ou à vivre des expériences en pleine conscience. Pour la première fois de ma vie, j’ai pu faire taire tout le bavardage de mon cerveau et me concentrer sur la sensation de l’herbe fraîche sous mes orteils nus, le vent qui souffle dans mes cheveux et le son d’une douce ondulation sur l’étang. Elle m’a aidé à découvrir ce qu’était MA paix.

Maintenant, je suis à la maison. J’ai terminé mon cours en ligne de 12 semaines. Je suis enthousiaste pour mon avenir. En fait, je vois un avenir. Je me sens plus forte en sachant que je vais m’en sortir. Je ne me contente pas de survivre, je prospère. Pendant la retraite, je voulais savoir quelles étapes je devais franchir pour guérir. Comme s’il y avait une ligne d’arrivée. Il n’y a pas de ligne d’arrivée. Je serai toujours une survivante d’abus sexuels subis dans l’enfance. Cela ne changera jamais. Mais cela n’a plus d’emprise sur moi. Je suis à la place du conducteur. Je contrôle ma vie et j’ai maintenant les outils nécessaires pour surmonter les moments difficiles lorsque je suis déclenchée.

J’ai trouvé ma voix. Personne ne peut me l’enlever. Je me suis fixée comme objectif de ne plus cacher mon histoire. Je veux être le changement dont ce monde a besoin, car la statistique de 1 personne sur 4 doit changer ! Je veux donner aux gens les moyens d’obtenir l’aide qu’ils méritent, car personne ne mérite de souffrir en silence. Je sais que vous, qui luttez seul dans l’obscurité, vous êtes fort, beau et ce que vous êtes est suffisant. C’est juste que vous ne le voyez pas encore. N’ayez pas peur de demander de l’aide., c’est la meilleure chose que vous pouvez faire dans votre vie. Vous en valez la peine.

-Tonya, survivante